Brasília

Année 70, j’ai découvert au détour de mes lectures sur un coin de table, une revue laissée là négligemment. Cette revue empruntée à la biblio du village avait le nom poétique de « bibliothèque du travail » numéro 477 du 1er décembre 1960. 

En couverture, une photo en noir et blanc montrait 2 tours jumelles et une « soucoupe volante » retournée, dans un site en construction, sous titre : BRASILIA. (j’apprendrai plus tard qu’il s’agissait de la place des 3 pouvoirs) 

Ce fut ma première rencontre avec l’architecture et l’urbanisme. Cette ville construite par Oscar Niemeyer et Lucio Costa avait tout d’une cité pour James Bond, avec ses bâtiments aux noms poétiques et à la plastique incroyable : « le palais de l’aurore », « la place des trois pouvoirs »etc..   En fait d’agent secret,  c’est notre french 007, Jean Paul Belmondo qui dans une course poursuite folle nous fait découvrir la future capitale brésilienne encore en construction en 64 dans « l’homme de Rio » de P. De Broca. 

Pour être plus sérieux, j’ai trouvé une interview de la revue  « la quinzaine littéraire »  avec l’ architecte O. Niemeyer qui parle de Brasilia en 1981…Beauté plastique et fonctionnalisme un discours d’un autre temps celui des « trente glorieuses » et aujourd’hui quelles idées fédératrices, quels vrais débats, quelles vraies questions doit-on poser et se poser sur l’acte de bâtir des cités , des morceaux de villes, des bâtiments, des paysages? Créer une cité nouvelle n’est plus d’actualité. Croire que l’herbe est plus verte ailleurs n’est pas la solution.